Il y a un article que je voulais faire depuis des mois, mais en tant que grande procrastinatrice, je repousse je repousse. Et puis bon, depuis quelques jours, ça n’arrête pas de me revenir en mémoire et comme ce dont je souhaite parler oeuvre pour la bonne cause , je me suis dit que je pouvais bien faire un petit effort.
Pour (re)situer un peu, c’est un peu avant l’été 2014 qu’Alexys et moi avons évolué vers un mode de vie plus « bio », plus « naturel ». Hippie quoi. Malgré nos petits revenus, nous avons fait le choix de mettre notre argent dans une alimentation de qualité, en privilégiant le végétal, le bio, de saison et brut. Fini donc les fast food, les plats préparés et les bouteilles de soda.malgré des produits plus chers, nous ne nous sommes pas ruinés davantage, au contraire, nous avons réduit nos dépenses. Et ça, on ne l’aurait pas cru au départ et je pense que c’est pour la plupart des gens, aussi le cas. A force d’entendre « le bio c’est cher« , on intègre cette sorte de mantra qui nous conditionne au point qu’on n’essaie pas de changer, même pas pour voir. Bon, on a quand même essayé parce qu’on s’était tellement rendu compte à quelle point notre alimentation était mauvaise qu’on ne pouvait pas faire autrement. Quand tu te rends vraiment compte des effets des pesticides sur l’organisme mais aussi sur l’environnement, que tu découvres le glutamate et les autres additifs plus craignos les uns que les autres, ou encore les magouilles de l’industrie alimentaire pour te faire avaler de la merde (faut le dire!), t’as plus envie d’ingérer ça, mais aussi de financer ça, de dire « oui (ça), je le veux ! «
Et c’est à ce moment là que je m’estime heureuse de 1/avoir vraiment été dégoûtée au point d’avoir été obligée de changer 2/d’avoir fait ce changement accompagnée. Changer radicalement de façon de vivre, ce n’est déjà pas évident, mais alors si on n’est pas soutenu.e par quelqu’un.e, ou même si au contraire, on est régulièrement découragé.e.s par l’entourage, il y a de quoi se résigner et laisser tomber.
Où est-ce que je veux en venir?
Fin 2015, j’ai rejoint un petit groupe FB « Gestion budgétaire, entraide et minimalisme », un peu par curiosité. J’avais envie de découvrir de nouvelles astuces et d’autres façons de faire pour mieux dépenser. J’ai d’abord été très surprise par la bienveillance qui régnait sur ce petit groupe de quelques centaines de personnes; les deux créatrices que je ne connaissais pas du tout apportait une très belle énergie et dynamique à la communauté, et elles semblaient très patientes l’une et l’autre. La ligne directrice de ce groupe est de favoriser l’entraide dans la gestion budgétaire quotidienne, mais avec la particularité de regrouper des personnes orientées ou intéressées par l’écologie, le minimalisme et la simplification volontaire. On n’y trouve donc pas des bons plans (sur)consommation de grandes chaines de magasins, pas de coupons de réductions, d’ODR ou de carte fidélité. Non, ce groupe encourage les circuits courts, les amap, les points d’approvisionnement éthiques, qui respectent l’Humain et son environnement. Surtout, il apprend à se réapproprier les bulletins de vote qui dorment dans nos porte monnaie et nos comptes en banque.
Je ne vais pas vous faire un cours complet sur l’offre et la demande, mais un bref résumé : ce que le consommateur veut, le fabriquant lui offre; ce que le consommateur ne veut pas, le fabriquant… ne fabrique pas ! Ce qui veut dire que tant le consommateur voudra des tomates en hiver à 1€ le kg, le vendeur (cultivateur, fabriquant…) utilisera des hectares et des hectares de serres, des tonnes et des tonnes d’engrais et pesticides, il tapera dans les nappes phréatiques pour irriguer le tout et embauchera de la main d’oeuvre pas chère, voire gratuite, via des immigré.e.s et clandestin.e.s . Tout ça pour des tomates même pas mûres et sans goût. Mais ça marche aussi dans l’autre sens : si le consommateur ne veut pas encourager ce type d’agriculture massive et destructrice, il n’achètera plus ces tomates là; elles resteront sur les bras du fabricant qui sera obligé ensuite de réduire sa production. (voir l’article de Lamarmottechuchote La face cachée de la tomate. )
Ce groupe est donc là pour nous aider à gérer nos dépenses, pour les réduire et les améliorer, en clair, moins ET mieux. « Nous », ce sont des personnes de tout âge, de différentes classes sociales, avec des hauts ou des bas revenus, avec déjà une conscience écologique ou à l’inverse avec un mode de vie hyper consumériste, avec des dettes ou de l’argent placé. Bref, « nous » c’est Monsieur et Madame Tout le monde.. Des hommes et des femmes (mais surtout des femmes) qui pour la plupart veulent simplement ne plus être dans le rouge avant la fin du mois mais qui découvre une toute autre façon de dépenser, voire de vivre. En un an, j’ai vu beaucoup beaucoup de personnes remonter la pente tout en adoptant une alimentation respectueuse de l’humain et son environnement, en faisant le choix d’achats plus éthiques (habillement, fournisseur d’énergie…) tout ça avec une entraide et une bienveillance incroyable. Et même les plus sceptiques, après avoir épuisé leurs lot d’excuses (que je conçois, je ne juge pas) s’y mettent aussi. Ce qui manque à beaucoup de personnes qui veulent changer le façon de consommer, c’est du soutien et des encouragements; et bien on les trouve sur ce groupe.
Devant le succès grandissant du groupe (aujourd’hui 44 000 membres) et devant l’engouement et l’envie de beaucoup de consommateurs et consommatrices de changer, les deux initiatrices de cette petite communauté, bien aidées et entourées, ont écrit un manifeste pour celleux qui veulent contribuer à changer le monde, « pour que cet espoir, cette motivation et ces solutions concrètes sortent du cadre de nos blogs et de notre groupe et sèment des petites graines ailleurs »
Pour accentuer le lien entre nos simples actes de consommation et le vote, nous avons décidé de profiter de l’échéance électorale qui s’annonce pour mettre en valeur ce message.
Je vous invite donc à lire ce manifeste que vous pouvez signer et partager, ainsi qu’à découvrir les témoignages des « 500 mères » sur le site Jevoteauquotidien et les solutions proposées.
Alors que les candidats à l’élection présidentielle doivent justifier de 500 parrainages de maires auprès du Conseil Constitutionnel, c’est auprès de cette même institution et du futur Président de la République, et fortes de 500 parrainages de mères que nous souhaitons faire entendre différemment la voix des citoyens.
Je vous invite également à découvrir les blogs de Marie (La salade à tout) et de Herveline (Sortez de vos conapts) ainsi que pourquoi pas le groupe FB en question Gestion budgétaire, entraide et minimalisme .
Et alors que j’écrivais cet article, s’est joué depuis notre playlist cette chanson, qui colle plutôt bien à l’esprit de l’initiative :
Bonjour LaurineExcellent article plein de bon sens et convaincant.Merci Viviane
Envoyé de mon Galaxy A3 Orange
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Je suis de plus en plus dans cet optique là. Je ne me suis pas encore totalement défaites des courses en grande surface mais on y vient, pas à pas. Parce que quoi qu’on pense, c’est nous qui avons le pouvoir de faire changer les choses 🙂
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Exactement ! On ne vote pas qu’une fois tous les 5 ans mais bien à chaque achat. Féliciations pour cette prise de conscience 🙂
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Hello !
Très bel article, surtout la phase « utiliser les billets de vote dans vos porte-monnaie ». On ne le dit pas souvent, mais c’est terriblement vrai. Nous aussi, on a le pouvoir de changer des choses en refusant de consommer ce que la grande distribution nous impose (et tout ce que ça recoupe derrière). Bravo !
Estelle
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Coucou !
Je me dirige aussi vers ce mode de vie, je suis également membre de ce groupe qui est vraiment plein de bons conseils et de gens sympas 🙂 Merci pour cet article !
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ça fait plaisir de voir de plus en plus de personnes qui se sentent concernées 🙂
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Coluche disait « Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas ! »
Tellement vrai ! On a le pouvoir du vrai vote ailleurs que dans les urnes…
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C’est tellement vrai. Nous avons un petit budget et pourtant on arrive à avoir des produits bio/ naturels, je fais pas mal de produits et en dehors de la nourriture on fait attention à ce qu’on porte donc on consomme moins mais mieux, et on se sent bien y a pas à dire et cette initiative est top
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C’est ça, et je suis ravie de voir des personnes « à petit budget » avoir une consommation responsable ! ça montre bien que ça ne concerne pas que « des riches bobo » 🙂
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Mais ouiiii !! Je suis TOTALEMENT d’accord avec toi !! Et je suis tellement contente de voir que de plus en plus de gens pensent comme ça 🙂
Bon d’habitude je ne fais pas ça mais là c’est tellement raccord avec un article que j’avais écrit il y a quelques temps que je ne peux pas ne pas t’en parler : il s’appelle « le jour où je suis devenue bio » ;-).
Je me suis aussi inscrite sur cette plateforme ! Je suis persuadée qu’on peut faire changer les choses chacun avec nos petites actions et notre niveau … on y arrivera !!
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Oui, ça fait vraiment plaisir 🙂 et ça donne un peu d’espoir de voir le monde changer aussi. Je vais aller lire ton article avec plaisir 😉
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Je suis totalement en accord avec ton article ! Le pouvoir d’achat sert aussi à ça, à choisir ce que l’on veut réellement consommer 😊 C’est bien de le rappeler car je trouve qu’on n’y accorde pas assez d’importance et pourtant !
Il n’y a rien de plus décisif que notre vote au quotidien 😊
Bisous ♡
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bel hommage. je l’ai connu plus tard mais ai changé beaucoup de choses grâce à ce groupe.
licorne power
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Ravie de lire ça 🙂 c’est incroyable tout ce que ce groupe a pu apporter (et apporte encore!)
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Hello! Intéressant ton article.
Je change moi aussi peu à peu mon alimentation. De mon côté cela doit faire un an que je me dirige vers le végétarisme en réduisant progressivement ma consommation de viande et consommer autant que je le peux bio et local. Mon budget ne s’est pas alourdi pour autant, bien au contraire.
Je suis persuadée que le consommateur (contrairement à ce qu’il pense) a le pouvoir de changer les choses, et d’aller vers une consommation responsable et respectueuse de notre environnement.
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Je suis ravie d’avoir des retours comme ceux là, qui me confirment qu’on peut changer vers une consommation plus clean et plus éthique sans pour autant être milliardaire.
merci à toi de prendre soin de notre planète 🙂
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