Avoir moins, être mieux.

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Même si j’utilise souvent ce terme dans mes articles, je n’en ai jamais consacré un seul sur le sujet, et pour cause, ne l’étant pas à 100%, je ne me sentais pas légitime. Je voulais vous parler du minimalisme, d’un point de vue très personnel.

On le voit un peu partout, ma cuisine minimaliste, ma garde robe minimaliste (capsule wardrobe), ma routine minimaliste… Beaucoup d’articles pour traiter d’un sujet qui pourtant prône le moins.

Il y a trois ans, lorsque nous avons changé de vie, nous avons commencé à nous débarrasser du superflu : des objets, des vêtements, de la nourriture, et mêmes des pensées toxiques. Avec ceci, même les nombreux kilos en trop se sont envolés. A cette époque, on ne connaissait ni le terme, ni le principe, mais on ressentait profondément ce besoin de se débarrasser de ce trop qui nous entourait, le besoin de se libérer du avoir pour se concentrer sur être.

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C’est d’ailleurs à ce moment là que j’ai commencé à être heureuse. J’ai commencé à me recentrer sur moi même, à réfléchir à mes aspirations et à mes projets, à développer ma spiritualité et à retrouver la paix intérieure. La sobriété heureuse nous tendait les bras.

Le rangement à l’extérieur me permettait le rangement et la paix intérieur. Avoir moins m’a permis d’être mieux.

Pourquoi avoir moins?

Avoir moins de possessions, après avoir trié et gardé « ce qui nous met en joie »(1), c’est pouvoir apprécier celles ci davantage. Moins de vêtements, c’est moins de temps à réfléchir à ce que nous allons porter, c’est aussi apprécier chaque pièce de son dressing. Je préfère avoir un placard épuré avec des pièces que j’aime, qui me mettent en valeur et correspondent à l’image que j’ai envie de renvoyer plutôt qu’un placard plein à craquer de « j’ai rien à me mettre, rien ne me va ».

Avoir moins d’objets, c’est le ménage et le rangement simplifiés. C’est une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. Ce ne sont pas des dizaines de bibelots à déplacer et dépoussiérer, ni des dizaines de produits cosmétiques à déplacer pour nettoyer la douche…

C’est aussi s’interroger sur nos réels besoins et non ceux socialement inventés. Le portable renouvelé tous les ans, le combo PC fixe-PC portable-tablette-smartphone par personne, la garde robe renouvelée au fil des (nombreuses) modes, le dernier appareil d’aide culinaire. Et j’en passe. Faire la distinction entre l’envie profonde et l’envie impulsive, créée sur le moment, grâce à une pub à la télé par exemple. Pourquoi je veux cet objet ? Qu’est-ce que ça va m’apporter ? Que va-t-il se passer si je ne l’achète pas? Des questions banales qui permettent d’analyser son rapport aux possessions et qui peuvent apporter des réponses très personnelles et intimes.  L’achat compulsif a des points communs avec la boulimie, dans les deux cas, il s’agit souvent de vouloir combler un manque. Lequel ?

C’est, dans la suite logique, des objets de qualité. Puisqu’on réfléchit à chaque achat selon nos besoins précédemment analysés, on peut consommer différemment et investir pour des produits durables et de qualité. Comme je n’ai pas besoin de 10 tee shirt à 10€, je peux acheter un tee shirt fabriqué localement et de manière éthique avec des matières premières de qualité comme du chanvre bio à 50€ . Comme je n’ai physiologiquement pas besoin de manger des desserts à tous les repas, je peux choisir des produits de qualité pour deux desserts par semaine. Bien sur, c’est assez théorique.

Pas question pour autant de s’imposer une vie d’ascète, sauf si c’est votre but. C’est une philosophie qui s’adapte et il doit y avoir autant de minimalismes qu’il y a de minimalistes. Il n y a pas de Police minimaliste (comme il n y a pas de Police végane) qui vérifie que tu as bien seulement 7 tee shirt, 2 pantalons, 1 table et 2 chaises dans ta maison, de quoi subvenir uniquement à tes besoins primaires. Non il faut composer et jongler entre nos besoins ET nos envies profondes.

Et personnellement, les intérieurs complétement épurés tout droit sorti des magazines déco, c’est vraiment pas mon truc, j’apprécie quand même un peu de décoration.

l art de l essentiel citation

L’art de la simplicité – Dominique Loreau

Pourquoi je veux du vide? 

D’écrire cet article me permet de m’interroger sur ce besoin de minimalisme; d’ailleurs, titrer ce paragraphe avec cette question m’effraie un peu. Quand je m’interroge sur cette notion de vide, ça me renvoi à mon passé d’anorexique – j’avais prévenu, cet article est une interprétation personnelle et intime – car c’est bien le vide que je visais. Il me renvoit cette image de contrôle et de zenitude. A cette époque, je voyais ma vie comme le Chaos, c’était Bagdad dans ma tête et j’avais besoin de calme.

Je me rends compte d’ailleurs, toujours en me livrant dans cet article, que la véritable fin de mes troubles alimentaires a eu lieu à l’époque où j’ai changé de vie, vers la sobriété heureuse. On pourrait se dire que j’ai remplacé une maladie par une manie, mais si j’ai effectivement besoin de contrôler et d’apporter du zen dans ma vie, je préfère que ce soit mon environnement qui soit impacté et non plus mon corps 😉

En fait, avoir un lieu de vie chargé d’objets inutiles à un effet vraiment négatif sur moi et sur bien d’autres. Je ne suis pas particulièrement maniaque mais de voir un plan de travail jonché de trucs qui ont normalement une place attitrée, ça me mine le moral et me pousse davantage à procrastiner. J’aime cuisiner et pâtisser, mais quand je vois qu’il y a un peu trop de rangement à faire avant d’envisager la possibilité d’un vrai repas et d’un dessert, j’ai juste envie de manger un truc à réchauffer. Voire, pas manger. Quand je vois un tas de lettres et papiers qui attendent d’être classés et triés, mais que pour atteindre le trieur, je dois ranger des trucs avant, ça me démotive et je préfère voir la pile de papier prendre la poussière. Et pourtant, cette pile de papier va me renvoyer une image négative de bazar intérieur (comprendre, dans ma tête) que je cherche à éviter.

Bref, le bordel chez moi c’est la dépression. Alors oui, je pourrai juste « prendre sur moi » et ranger, mais le problème reviendra quelques jours plus tard. J’en arrive donc à la conclusion qu’il faut de nouveau trier et me séparer de certaines choses.

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L’art de la simplicité – Dominique Loreau

Tri perpétuel

Il y a un an de ça, on préparait les cartons pour notre déménagement et avons encore eu l’occasion de trier, encore et encore. Cette fois, nous n’avons pas tout donné comme on le faisait habituellement parce que même si nos achats sont des coûts irrécupérables, gagner quelques euros en les vendant quand on est pauvres, bin ça fait du bien. Nous avons utilisé momox pour vendre CD, livres et DVD – ce n’est pas super éthique mais ça nous a bien aidé. Des vêtements ont été vendus sur Vinted (je peux vous parrainer) et FB. Des meubles ont été mis à vendre sur LBC et d’autres à donner sur donnons.org . L’avantage de ce dernier site c’est de pouvoir se débarrasser d’objets encore utilisables mais trop encombrants pour emmener à Emmaüs. mais le reste a bien été donné à ce dernier. D’ailleurs, nous avons utilisé ces sites pour nous re-meubler éconologiquement.

Aujourd’hui, un an plus tard, j’ai l’impression qu’un nouveau tri peut être fait, je commence à voir le bazar et le superflu se réinstaller l’air de rien.

Pour se motiver davantage, on va tenter le challenge minsgame -minismalism game- un défi qui consiste à se débarrasser d’objets superflus; le nombre d’objet est en rapport avec le jour concerné. Le 1er, on « jette » un objet, le 2 on en jette deux et ainsi de suite… jusqu’au jour 30 où on atteint 465 objets débarrassés. Dit comme ça, c’est énorme et pourtant, c’est tellement incroyable la quantité d’objets inutiles qu’on peut accumuler sans s’en rendre compte.

Dans l’idéal, on ne jette pas. On donne (voir ci dessus), on troc, on répare ou fait réparer (voire les ateliers de réparations que proposent certaines associations locales), on trie le cas échéant et on jette si les autres options ne sont pas envisageables.

On commence ce défi le 1er juillet . Qui le tente avec nous? 🙂

(1) Expression lue dans le livre de Marie Kondo, la magie du rangement. Son livre, comme ceux de Dominique Loreau sont des bibles du rangement minimaliste. 

Pour aller plus loin :
3 notes de chlorophylle a aussi écrit un article sur le sujet, elle y partage ses motivations et ses outils pour vendre.
Wild wild waste, qui m’a motivé par ses articles, pour me lancer dans ce défi l’a terminé et partage son bilan.

 

l art de l essentiel couverture

 

Comment trier, avec deux infographies : 

 

16 réflexions sur “Avoir moins, être mieux.

  1. Bonsoir Laurine
    Je suis admirative devant ce beau cheminement ! Je suis OK pour me lancer avec vous ce défi de tri au mois de juillet ! Je suis déjà impatiente à l’idée de commencer.
    Merci pour ce très bel article qui me donne à réfléchir.
    Viviane

    Aimé par 1 personne

  2. Coucou 🙂
    C’est très drôle car je suis en train de finaliser un article sur le tri aussi !!! 😀 (bon ça y parle d’autres petites choses mais globalement on se rejoint 🙂 ).
    Je ne peux que comprendre ton cheminement.
    Même si je ne suis pas encore prête pour le minsgame 😉 (que je vois passer sur Insta régulièrement).
    Tes infographies sont très sympas aussi, je me les mets de côté !
    Tu me permets que je mette un lien vers ton article ? Ca peut interesser mes lecteurs/lectrices 🙂
    A tout bientôt 🙂

    Aimé par 1 personne

  3. Pingback: On fait du tri ! | 3 notes de chlorophylle

  4. Pingback: Permaculture – le gros mot. | les2alchimistes

  5. bonjour!

    pouvez vous m’indiquer l’auteur ou autrice du premier extrait de livre de l’article qui s’intitule s’alléger, celuiavec la citation de Paul Valéry en dessous?! merci bien et merci pour cet article partagé!

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